Très peu médiatisés en interne comme en externe de l’entreprise, les résultats des assises du ferroviaire sont pourtant riches d’enseignements sur l’avenir voulu par les politiques concernant le ferroviaire. L’heure est au libéralisme à outrance avec pour seul leitmotiv’ les mots filiales, concurrence, dumping social.

Le Fret qui subit ce régime est pourtant la preuve que les résultats de ces choix sont désastreux.
De son coté la Direction de l’entreprise se rend complice de cette destruction en proposant un cadre harmonisé bien en dessous du RH077 et en poussant pour la création d’une filiale reprenant tous les cheminots de l’Infra.
Le départ de tous ces cheminots pourrait sonner la mort du statut et de la caisse de prévoyance et de retraite. Mais plus globalement, aucun cheminot ne peut dire qu’il ne risque rien et qu’il restera dans l’entreprise historique. Ni Proximité, ni Fret ni VFE ne peuvent garantir si l’activité restera ou non dans le giron de l’entreprise historique ni même si cette dernière continuera d’exister.
Depuis plusieurs mois, la Cgt a agit pour créer une action la plus unitaire possible pour lutter contre ces attaques mais nous regrettons fortement que certaines OS n’aient pas jugé utile de s’engager dans l’action. Le 29 Février seules 2 OS ont appelé à la Grève, d’autres avaient visiblement des préoccupations différentes.

Dividende salarial : où comment masquer artificiellement une vraie perte de pouvoir d’achat

Certaines OS ont distribué bien plus d’informations sur ce sujet que sur le compte rendu des assises du ferroviaire. C’est à se demander si la défense des cheminots se résume à la simple obtention d’une prime issue des suppressions de postes et de la dégradation des conditions de travail des cheminots.
Cette mesure va certainement mettre du beurre dans les épinards chez de nombreuses familles de cheminots. Un beurre d’autant plus apprécié que la modération salariale imposée depuis des années se fait de plus en plus pesante. Cette modération imposée par la Direction avec la complicité d’Organisations Syndicales qui signent des accords salariaux à la baisse (et se glorifient ensuite de l’obtention d’une prime) est d’autant plus inacceptable que la Sncf aurait les moyens de faire différemment. Mais certaines OS préfèrent le syndicalisme de facilité. Pour la Cgt l’avenir du statut, de la réglementation du travail et de l’entreprise, de vraies augmentations de salaire et des améliorations de conditions de travail passent avant la négociation d’un dividende salarial.

Notations
Si le mois de Mars est traditionnellement le mois des notations, les choses pourraient changer rapidement car si la Direction et les politiques mettent en place leur projet d’explosion du service public ferroviaire, nous sommes peut être en train de vivre les dernières notations de l’histoire.
La création de filiales tout comme la volonté de Pépy de casser la grille salariale et promouvoir les agents au mérite nous éloigne encore plus du rôle que devraient jouer les notations.
Car contrairement à ce qu’affirme la Direction, les notations ne doivent pas être un outil de management ni un moyen d’augmenter les salaires mais doivent redevenir un moyen de reconnaître la qualification et l’expérience acquise par les cheminots.
Appliquer cette revendication de la Cgt éviterait les injustices que nous pouvons voir dans certains établissements. Non il n’est pas normal que la Direction se permette d’aller chercher tel ou tel agent très loin dans le listing sous prétexte qu’il est « serviable et peu regardant sur la réglementation du travail ».

Non à la discrimination syndicale
Dans certains établissements, la Direction fait clairement de la Discrimination syndicale en refusant de noter certains délégués du personnel qui exercent pourtant très correctement leur métier. Cette dérive est intolérable et tous les cheminots devraient exprimer leur désaccord avec ces méthodes.
Les représentants du personnel sont avant tout des cheminots au service de l’intérêt des autres cheminots. Peu importe l’organisation syndicale, personne ne doit laisser faire ces méthodes d’un autre temps. Sans les délégués du personnel ni la Sncf ni le statut n’existerait (lutte de 95 par exemple).

De nombreux sujets préoccupent l’ensemble des cheminots, mais pour la Cgt, il est important de na pas perdre de vue l’essentiel : l’avenir de l’entreprise.
Que deviendrons nos salaires, nos primes, nos roulements et nos conditions de travail quand chaque cheminot sera expédié dans une filiale ou pire dans une entreprise ayant remporté le marché du Ter de telle ou telle région.

Pour peser dans le débat politique en vigueur dans la période, la Cgt propose aux cheminots de participer à un Grand rassemblement / meeting national
le 04 Avril à Paris pour exiger des partis politiques des réponses sur
l’avenir du ferroviaire et du service public.